Le compostage en été : comment gérer ?

Avec l’arrivée des beaux jours, notre composteur passe lui aussi en mode été. Et comme souvent avec la chaleur, ce n’est pas sans conséquence. Décomposition accélérée, compost trop sec, odeurs… Que faire pour garder un compost efficace et équilibré même sous 35 °C ? Suivez le guide !

Pourquoi le compost change de rythme en été ?

L’été, les températures élevées accélèrent la dégradation des biodéchets. Bonne nouvelle ? Oui, mais… ce processus peut aussi devenir plus difficile à maîtriser. Plus il fait chaud, plus les micro-organismes s’activent, sauf si les autres paramètres ne sont pas réunis, notamment l’humidité.

À Montpellier ou ailleurs, les composteurs subissent souvent la sécheresse estivale. Le long des parois, le compost sèche très vite, tandis que le cœur retient mieux l’humidité. Pour éviter que votre compost ne se transforme en un tas de matière inerte, il faut rester vigilant.

Compost trop sec : comment réagir ?

Pas besoin d’outils compliqués : le test de la poignée vous permet de vérifier l’humidité. Prenez une poignée de compost et serrez-la. 

  • Si quelques gouttes perlent entre vos doigts et que le compost ne se disperse pas quand vous ouvrez la main, le compost a une bonne humidité. 
  • Si rien ne coule et qu’il s’émiette, il est trop sec.
  • Si un fin filet d’eau s’en échappe, il est trop humide. 

Face à la sécheresse, les jardiniers se divisent en deux écoles :

  • L’école du jardin punk (ou « jardinier paresseux ») : on laisse faire. On accepte que le compostage ralentisse, voire s’arrête, pendant l’été. Il reprendra naturellement à l’automne.
  • L’école des arroseurs : on agit pour maintenir l’activité des micro-organismes. On ajoute de l’eau dans le composteur, idéalement avec de l’eau de pluie ou de récup. Mais attention, pas n’importe comment !

L’astuce : faire tremper la matière sèche (feuilles mortes, broyat…) dans un seau d’eau avant de la mélanger au compost. Cela permet une humidification en profondeur, sans ruissellement inutile.

Un compost sec n’est pas forcément fichu. Le secret ? Brasser ! Aérer le compost permet de mieux répartir l’humidité, de relancer la décomposition et de limiter les mauvaises odeurs. Profitez de cette occasion pour corriger le ratio entre matière azotée (épluchures, restes alimentaires) et matière carbonée (feuilles, paille, broyat…).

Les bonnes pratiques pour composter en été

Couvrir le compost : textiles, paillage, astuces maison

Pour éviter l’évaporation, il est conseillé de couvrir le compost. Un géotextile, un vieux drap ou même un paillage de feuilles mortes feront très bien l’affaire. L’idée : maintenir l’humidité tout en laissant l’air circuler.

Cette technique simple aide à conserver une bonne température interne et protège le compost des rayons directs du soleil.

Miser sur la matière sèche… mais pas trop sèche

En été, on a tendance à oublier d’ajouter de la matière sèche. Pourtant, c’est le carburant du compost ! Broyat, brindilles, déchets de jardin secs, carton brun… veillez à toujours les incorporer à vos apports de biodéchets.

Et si la matière sèche est trop sèche ? Là encore, pensez à l’humidifier avant de la mettre dans le composteur. Cela aidera à maintenir un bon taux d’humidité.

Et l'eau dans tout ça ?

On le disait plus haut : mieux vaut hydrater la matière sèche que d’arroser le compost directement. Tremper les feuilles ou le broyat dans un seau d’eau pendant quelques minutes est beaucoup plus efficace. Vous limitez ainsi le risque de voir l’eau s’échapper sans effet.

Utilisez de l’eau de pluie, de l’eau de lavage des légumes, du reste de carafe filtrée… chaque goutte compte !