Composter en résidence, c’est possible et souhaitable !

Composter en résidence est une solution de gestion des biodéchets pour les habitats collectifs à la fois écologique, économique et conviviale. De plus en plus de résidences, qu’elles soient en copropriété ou gérées par un bailleur social, s’y mettent. 

Pourquoi composter en pied d'immeuble ?

Ce que dit la réglementation sur les biodéchets

En plus de son expérience sur le terrain, Compostons a participé à l’élaboration d’une fiche règlementaire du Réseau Compost Citoyen Occitanie (RCCO) à ce sujet. Ce document aide à comprendre le déploiement d’un tel projet, ainsi que les enjeux : « L’habitat collectif est la typologie qui loge le plus grand nombre de locataires, dans le parc privé ou le parc social » (fiche technique RCCO). 

Accompagné par la collectivité ou par des professionnels, le compostage en pied d’immeuble permet de trier les restes alimentaires produits par l’ensemble des foyers. Bonne nouvelle : ce n’est pas seulement faisable, c’est même encouragé par la loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (AGEC). La loi indique que chaque ménage doit disposer d’une solution de tri des restes alimentaires : soit par la collecte, soit par le compostage.

Des impacts positifs : écologique, économique et social

La mise en place d’un site de compostage en résidence est non seulement une action écologique :

  • produit un engrais naturel pour nourrir les sols ;
  • réduit la pollution liée à la collecte, au transport et au traitement des déchets ;
  • favorise le développement de la biodiversité.

Mais aussi une solution avec des avantages économiques, en particulier face à l’augmentation des coûts liés à la collecte et au traitement des déchets. Par ailleurs, la possibilité de créer du lien social avec ses voisins et voisines est un autre aspect non négligeable.

Comment mettre en place un composteur collectif dans une résidence ?

Se renseigner sur la faisabilité et les aides locales

La première chose à savoir : les textes officiels autour du compostage partagé autorisent à composter tous les restes alimentaires, mêmes les agrumes et les restes de repas avec de la viande ou des laitages.

Un deuxième point important : il faut bien comprendre les règles de gestion de sa résidence pour préparer et faire valider le projet. Se renseigner auprès de sa commune et/ou de sa collectivité (communauté de communes, agglomération, métropole) pour savoir si leur soutien est possible :

  • mise à disposition des bacs et des bioseaux,
  • accès au broyat,
  • aide des agent·es pour l’entretien,
  • formation des personnes qui s’occupent du site.

Faire appel à un·e maître composteur·ice

Vous pouvez également faire appel à un·e maître composteur·ice indépendant·e ou salarié·e d’une structure comme Compostons. Le ou la maître composteur·ice est en mesure de piloter votre projet et de vous aider à toutes les étapes du processus. Le Réseau Compost Citoyen tient un annuaire d’adhérent·es pour vous aider à trouver l’accompagnement idéal.

Quel matériel pour composter en habitat collectif ?

Les trois bacs indispensables : apport, maturation, broyat

En bois ou en plastique, le compostage partagé nécessite trois bacs : un premier pour les apports ou les restes alimentaires « frais » (épluchures, restes de repas), un deuxième pour la maturation du compost et un troisième pour stocker le broyat ou matière structurante.

Pour bien composter en résidence, chaque bac doit faire entre 400 et 600 litres. Le volume des bacs est déterminé par le nombre de foyers et leur production de biodéchets.

Plus il y a de bacs, plus on peut réduire certaines manipulations et favoriser un temps de maturation plus prolongé, ce qui est toujours intéressant.

Le broyat ou matière structurante : une ressource précieuse

Le compostage nécessite un bon équilibre entre apports humides (restes alimentaires) et apports secs (matière structurante). C’est là qu’intervient le broyat, souvent oublié… mais indispensable !

Feuilles mortes, tontes séchées, brindilles et branches broyées font un mélange excellent pour maitriser le processus de compostage. Le résultat : un compost sans odeur ni nuisible.

Cependant, ce n’est pas toutes les résidences qui produisent ces déchets verts en assez grande quantité ou qui possèdent l’équipement pour broyer des grandes branches. Deux solutions s’offrent à vous :

  • S’organiser avec le prestataire qui entretient les espaces verts de la résidence.
  • Demander à la collectivité s’il existe une plateforme de fourniture gratuite de matière structurante. À Montpellier, par exemple, VerPoPa propose un accès au broyat via la métropole, sur simple rendez-vous.

Sans matière sèche, les apports de restes alimentaires doivent s’arrêter, c’est une obligation réglementaire.

Gestion des composteurs : former les référent·es de site

Qui gère les composteurs collectifs en résidence ?

La loi stipule qu’un site de compostage soit encadré par une personne formée aux bonnes pratiques du compostage : un référent·e de site. Chez Compostons, nous préconisons d’impliquer le plus de personnes possible.

L’idéal est de créer une équipe de voisins et de voisines motivé·es. Qu’ils soient volontaires pour gérer plusieurs tâches ou qu’ils soient un soutien ponctuel ou occasionnel, la réussite du projet dépend de vous !

Se former pour devenir référent·e de site

Sur le territoire de Montpellier, Compostons forme depuis plusieurs années ces référent·es de site, à travers des séances financées par Montpellier Méditerranée Métropole. Elles sont ouvertes à l’ensemble des habitant·es des 31 communes du territoire : les détails se trouvent sur notre site, ainsi que sur le formulaire pour s’inscrire gratuitement.

Si, en plus de ces astuces et informations, votre résidence a besoin d’un peu d’aide, la coopérative Compostons est toujours là pour accompagner ce changement de pratique et/ou pour s’occuper elle-même de la maintenance des composteurs.